
Dans les communes girondines, le montant moyen de la taxe foncière a augmenté de 20% en cinq ans. La hausse est bien plus modérée en Charente et Lot-et-Garonne.
L’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) dévoile, ce jeudi 12 octobre 2017, une vaste étude sur le montant de la taxe foncière dans les 36 000 communes de France, sur une période allant de 2011 à 2016. Elle s’est basée sur les données publiées par la Direction générale des finances publiques sur son site officiel.
“Si cette dérive continue, les propriétaires seront asphyxiés et ne tireront plus aucune rentabilité de leurs locations”, s’alarme l’UNPI. Certaines communes “dérapent lourdement et nous obligent à tirer la sonnette d’alarme”, explique au Parisien Jean Perrin, son président. À Lille, par exemple, la taxe foncière a bondi de 32% en cinq ans.
Qu’en est-il dans notre région ?
- Charente-Maritime
Moyenne du département : + 13,73%
La Rochelle : +10,63%
Plus forte hausse : Pont-L’Abbé-d’Arnoult (+ 23,95%)
>> Le détail commune par commune
- Charente
Moyenne du département : + 7,99%
Angoulême : + 4,65%
Plus forte hausse : Cressac-Saint-Genis (+ 29,47%)
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- Gironde
Moyenne du département : + 20,62%
Bordeaux : + 17,44%
Plus forte hausse : Lestiac-sur-Garonne (+ 41,36%)
>> Le détail commune par commune
- Dordogne
Moyenne du département : + 13,74%
Périgueux : + 8,21%
Plus forte hausse : Chassaignes (+ 41,51%)
>> Le détail commune par commune
- Landes
Moyenne du département : + 12,78%
Mont-de-Marsan : + 15,46%
Plus forte hausse : Toulouzette (+ 38,83%)
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- Lot-et-Garonne
Moyenne du département : + 8,07%
Agen : + 6,56%
Plus forte hausse : Grayssas (+ 39,98%)
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- Pyrénées-Atlantiques
Moyenne du département : + 10,58%
Pau : + 6,01%
Bayonne : + 7,20%
Plus forte hausse : Lagor (+ 46,02%)
>> Le détail commune par commune
Compenser des manques à gagner
Pour rappel, la taxe d’habitation est calculée en fonction de la valeur locative cadastrale sur laquelle l’administration applique un abattement forfaitaire de 50%. Le résultat est ensuite multiplié par les taux fixés par les collectivités locales (commune, agglomération, département et établissements publics fonciers locaux).
“On assiste à un cercle vicieux où les villes et les départements les moins peuplés sont contraints de compenser leur manque à gagner par des augmentations de la taxe foncière”, explique Jean Perrin. Le Lot-et-Garonne, par exemple, contraint de combler un trou budgétaire de plus de 20 millions d’euros, est le département où la part a le plus augmenté en 2017 par rapport à l’an dernier :

L’UNPI note que “les premiers chiffres disponibles pour 2017 illustrent un effort de modération de la part des départements et des grandes villes”. Mais elle craint que la suppression annoncée de la taxe d’habitation pour 80 % des Français en trois ans ne conduise les collectivités à rehausser leurs taux pour contrebalancer les pertes de recettes. Or, près de six Français sur dix sont propriétaires de leur résidence principale.