MOUSTIQUE TIGRE : LA NOUVELLE CARTE 2015

La surveillance spécifique du moustique Tigre est devenue nécessaire en France pour plusieurs raisons

1-  Cette espèce de moustique est nouvelle en zones tempérées, et provoque de nouvelles situations d’alertes sanitaires.

2-  Le moustique Tigre est vecteur potentiel de maladies graves (la dengue et le chikungunya) lesquelles connaissent des épisodes épidémiques réguliers dans des zones touristiques (et en particuliers dans nos départements d’outre-mer) très appréciées par les voyageurs français et européens, qui représentent donc autant de facteurs de risques une fois revenus dans l’hexagone. De plus, le CNEV (Centre National d’Etude des Vecteurs) signalait dans une étude publiée récemment, que la souche française du moustique tigre « est parfaitement capable de transmettre la dengue et le chikungunya ».

3-  La colonisation du territoire français par le moustique Tigre est de plus en plus rapide (pour voir l’animation vidéo, cliquez ici) et concerne maintenant une vingtaine de départements.

4-  Les phénomènes épidémiques sont très rapides pour se propager. On se souvient de l’Italie en 2007, période où le chikungunya  et la dengue n’étaient pas spécialement surveillés.

–  Fin juin: une personne porteuse de la maladie arrivait dans le pays.
–  Début juillet, le premier cas autochtone était déclaré,
–  Au bout d’un mois et demi on recensait 300 cas…

2015: Moustique tigre  en France: la progression s’accélère en métropole : 20 départements en vigilance rouge – 21 départements en  vigilance orange – 28 départements sous veille entomologique.

La plateforme web Vigilance moustiques alerte sur l’accélération significative de la progression du moustique tigre en métropole, et sur la nécessité d’amplifier l’appel à la vigilance citoyenne dans les départements en vigilance orange.

Une animation vidéo est disponible sur le site www.vigilance-moustiques.com

Comme chaque année, la direction générale de la santé a lancé le 1er mai  le plan national anti-dissémination contre la dengue et le chikungunya et a concentré sa communication sur les 20 départements où le moustique tigre est déclaré « implanté et actif »  (signalés en rouge sur la carte actualisée vigilance moustiques 2015).

Mais cette année, le dispositif s’intensifie notablement, face à une progression du moustique qui s’accélère. Et au-delà des 20 départements signalés en rouge, le plan anti-dissémination a étendu son dispositif de veille entomologique (réservé à l’étude de zones sensibles) à 49 départements, ce qui porte à 69 départements, la couverture du plan anti-dissémination contre la dengue et du chikungunya. cette veille a été confié à différentes EID (Ententes Départementales de Démoustication): EID Méditerranée, EID Atlantique EID Rhône Alpes, l’Agence Régionale de Santé en Corse, et 2 associations d’entomologistes en Alsace (SLM 67 et les Brigades vertes du Haut-Rhin).

Carte Aedes Albopictus 2015 au 30.04.2015

Le Moustique tigre région par région 

Vigilance-moustiques publie ci-dessus une carte actualisée, la carte de France du moustique tigre la plus complète en informations, toutes issues de sources officielles françaises.

Celle-ci reprend non seulement les 20 départements « rouges » où le moustique est « implanté et actif » mais aussi les 21 départements « orange » où le moustique tigre a été intercepté ponctuellement dans les années passées, ainsi que 28 départements supplémentaires concernés par le dispositif de veille entomologique.

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Cette nouvelle carte se complète par celle présentant les pièges pondoirs (ci-dessus).

Ces cartes, présentées région par région, donnent la liste suivante :

Moustique Tigre en Aquitaine

Vigilance rouge dans le Lot-et-Garonne et la Gironde.
Vigilance orange dans les Pyrénées Atlantiques : surveillance dans les communes de  Bayonne, Mouguerre, Biarritz, Bidart, Biriatou, Ger, Hendaye, Lacq-Audéjos, Orthez, Pau, Poey-de-Lescar, Sames, Serre-Morlàas, Thèze et Urrugne.
Vigilance orange dans les Landes : communes de Aire-sur-Adour, Castets, Dax, Gaillères, Hastingues, Labenne, Saugnacq-et-Muret, Benesse-Maremme, Magesq, Onesse-Laharie, Labouheyre, Lesperon, Mimizan, Mont-de-Marsan, Peyrehorade, Roquefort, Saubion, et Saint Paul-les-Dax.
Veille entomologique en Dordogne : communes de Bergerac, La Bachellerie, Sourzac, Périgueux, Saint Laurent-du-Manoire, et Sarlat-la-Caneda.

Sources : site www.sante.gouv.fr et VBORNET – « European Centre for Disease Prevention and Control » dont l’un des relais en France est le CNEV.

Moustique Tigre dans le Nord-Pas-de-Calais :

Veille entomologique dans le Nord : communes de Dunkerque, Lomme et Lesquin.
Veille entomologique dans le Pas-de-Calais : communes de Calais et Dourges.

Moustique Tigre en Picardie :

Veille entomologique  dans l’Oise : commune de Mesnil-en-Telle.

Moustique Tigre en Haute-Normandie :

Veille entomologique  en Seine Maritime : communes de Grand-Couronne, Le Havre, Lillebonne et Rouen.
Veille entomologique dans l’Eure.

Moustique Tigre en Ile-de-France :

Vigilance orange à Paris (où le moustique tigre a été intercepté en 2014).
Vigilance orange en Seine-et- Marne 
(où le moustique tigre a été intercepté en 2004 et en septembre 2014) : commune de Chalmaison.
Vigilance orange en Seine-Saint-Denis (où le moustique tigre a été intercepté en 2014) : commune de Epinay-sur-Seine.
Vigilance orange dans le Val de Marne (où le moustique tigre a été intercepté en 2014) : commune de Rungis.
Veille entomologique dans le Val d’Oise (où le moustique tigre a été intercepté en 2002) :  communes de Bonneuil-en-France, Goussainville.
Veille entomologique dans les Hauts-de-Seine : commune de Courbevoie.
Veille entomologique dans les aéroports parisiens : Roissy, Orly et le Bourget.

Moustique Tigre en Alsace :

Vigilance orange dans le Bas-Rhin (où le moustique tigre a été intercepté en 2014) : communes de Brumath, Kilstett, Lauterbourg, Marckolsheim, Orschwiller, Ostwald, Rhinau, Roeschwoog, Seebach, et Strasbourg.
Vigilance orange dans le Haut-Rhin (où le moustique tigre a été intercepté en 2014) : communes de Battenheim, Burnhaupt-le-Bas, Ensisheim, Hombourg, Ottmarsheim, Sainte Croix-en-Plaine, Saint Louis, et Sausheim.

Moustique Tigre en Franche-Comté

Vigilance orange dans le Jura (2013).
Veille entomologique dans le Doubs : communes de Besançon, Ecot, Exincourt, Marchaux et Sochaux.
Veille entomologique dans le Territoire de Belfort : commune de Danjoutin.

Moustique Tigre en Bourgogne

Vigilance rouge en Saône-et-Loire : surveillance dans les communes de Chalon-sur-Saône, Mâcon, Saint Rémy et Tournus.
Vigilance orange dans l’Yonne : surveillance dans les communes de Precy-sur-Vrin, Sceaux et Venoy.
Vigilance orange en Côte d’Or : surveillance dans les communes de Beaune, Dijon, Fontaine-les-Dijon et Merceuil.

Moustique Tigre dans la Région Centre

Vigilance orange dans le Loir-et-Cher (où le moustique tigre a été intercepté en 2014) : commune de Chaumont-sur-Tharonne.
Veille entomologique dans le Cher : commune de Marmagne.
Veille entomologique dans le Loiret : communes de Ormes et Saran.
Veille entomologique dans l’Indre.

Moustique tigre en Basse-Normandie

Veille entomologique dans l’Orne (où le moustique tigre a été intercepté en 1999) : surveillance dans la commune de Montsecret.
Veille entomologique dans le Calvados (où le moustique tigre a été intercepté en 2004) : surveillance dans les communes de Caen, Honfleur et Saint Pierre-sur-Dives.
Veille entomologique dans la Manche : commune de Valognes.

Moustique Tigre en Bretagne

Veille entomologique dans le Finistère : commune de Plomelin.
Veille entomologique dans le Morbihan : communes de Lorient et de Pontivy.
Veille entomologique dans les Côtes-d’Armor.
Veille entomologique dans l’Ile-et-Vilaine.

Moustique Tigre dans les Pays-de-la-Loire

Vigilance orange en Vendée (moustique tigre intercepté en août 2014 à Fontenay-le-Comte) : surveillance dans les communes d’Auzay, Chavagne-en-Paillers, Fontenay-le-Comte, La Roche-sur-Yon, Les Herbiers, Sainte Hermine et Les Essarts.
Veille entomologique en Loire-Atlantique :
 communes de Bouguenais, Montoir-de-Bretagne, Nantes, Remouille, Saint Aignan de Grand-Lieu, Saint Etienne de Montluc et Vertou.
Veille entomologique dans le Maine-et-Loire : communes d’Angers, Beaulieu-sur-Layon, Cholet, Saumur, Saint Sylvain d’Anjou et de Trementines.

Moustique Tigre en Poitou-Charentes

Vigilance orange en Charente Maritime (2013) : surveillance dans les communes de Bedenac, Boisredon, Cabariot, Chermignac, Crazannes, Doeuil-sur-le-Mignon, Fenioux, Jonzac, La Benate, La Rochelle, Port d’Envaux, Rochefort, Royan, Saint Ciers, Saint Léger, Saint Palais-de-Phiolin, Saintes et Saint Jean d’Angely.
Vigilance orange dans les Deux-Sèvres (moustique tigre intercepté en 2014) : communes de Faye-sur-Ardin, Gournay-Loize, Granzay-Gript, Limalonges, Niort, Pamproux, Saint Neomaye, Sainte Eanne et Vouillé.
Veille entomologique dans la Vienne (où le moustique tigre a été intercepté en 1999) : surveillance dans les communes de Coulombiers, Jaunay-Clan, Poitiers, Naintré, Payre, Vivonne et Vouneuil-sous-Biard.
Veille entomologique en Charente : communes d’Anais, Angoulême, Barro, Champniers, Cognac, Maine-sur-Boixe, Oriolles, Roullet-Saint-Estèphe, Ruffec et Saint Projet.

Moustique Tigre en Limousin

Veille entomologique en Corrèze : communes de Brive-la-Gaillarde, Tulle et Vitrac-sur-Montane.

Moustique Tigre en Auvergne

Vigilance orange en Haute-Loire (moustique tigre intercepté en 2014) : commune de Lorlanges.
Veille entomologique dans l’Allier : commune de Doyet.
Veille entomologique dans le Puy-de-Dôme : Clermont-Ferrand, Issoire et Le Broc.

Moustique Tigre en Rhône-Alpes

Vigilance rouge dans le Rhône, l’Isère, la Drôme, l’Ardèche et la Savoie.
Vigilance orange dans l’Ain : surveillance dans les communes d’Amberieu-en-Bugey, Anglefort, Bellegarde-sur-Valserine, Belley, Bellignat, Beynost, Bourg-en-Bresse, Chatillon-en-Michaille, Dagneux, La Boisse, Meximieux, Miribel, Montagnat, Montluel, Neyron, Oyonnax, Peronnas, Saint Denis-les-Bourg, Saint Maurice-les-Beynost.
Vigilance orange en Haute-Savoie : surveillance dans les communes d’Amancy, Ambilly, Annecy, Annemasse, Bonneville, Cluses, Cran-Gevrier, Dingy-sur-Foron, Metz-Tessy, Nangy, Neydens, Saint Julien-en-Genevois, Seynod et Valleiry.
Veille entomologique dans la Loire : communes d’Andrezieux-Boutheon, Feurs, Firminy, La Grand-Croix, La Talaudière, Le Chambon-Feugerolles, Montbrison, Rive-de-Gier, Roanne, Saint Chamond, Saint Etienne et Sorbiers.

Moustique Tigre en région PACA

Vigilance rouge dans les Alpes Maritimes, le Var, les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse, les Alpes de Haute-Provence.
Vigilance orange dans les Hautes-Alpes : surveillance dans les communes de Briançon, Embrun, Gap, La Batie Neuve, Laragne, L’Argentière-la-Besse, Serres et Veynes.

Moustique Tigre dans le Languedoc-Roussillon

Vigilance rouge dans le Gard, l’Hérault, l’Aude, les Pyrénées Orientales.
Vigilance orange en Lozère (moustique tigre intercepté en 2014) : communes de Florac, Les Monts-Verts, Marvejols et Mende.

Moustique Tigre en Midi-Pyrénées

Vigilance rouge en Haute-Garonne.
Vigilance orange dans l’Aveyron : surveillance dans les communes de Baraqueville, Millau, Naucelle, Olemps, Onet-le-Château, Rodez et Severac-le-Château.
Vigilance orange dans le Tarn (moustique tigre intercepté en 2014) : communes d’Albi, Carmaux, Castres, Gaillac, Lavaur, Mazamet et Realmont.
Veille entomologique dans l’Ariège : communes de Foix, La Tour-du-Crieu, Pamiers, Saint Jean-du-Falga, Saverdun, Tarascon-sur-Ariège et Varilhes.
Veille entomologique dans le Tarn-et-Garonne : Castelsarrasin, Montauban, Montpezat de Quercy et Saint Nicolas de la Grave.
Veille entomologique dans le Gers : commune de Auch.
Veille entomologique dans le Lot : surveillance dans les communes de Cressenssac et Labastide-Murat.

Départements en « vigilance orange » : une veille citoyenne encore plus nécessaire

L’expérience montre que les départements Orange passent la plupart du temps au rouge et méritent donc une attention particulière. Vigilance-moustiques estime encore plus nécessaire une veille citoyenne dans ces départements en « vigilance orange » puisqu’ils ne sont pas encore inscrits dans la liste des 18 départements en vigilance rouge, et ne bénéficient donc pas des dispositifs de veille épidémiologique exceptionnels et remarquables d’efficacité prévus dans le cadre du plan anti-dissémination contre la dengue et le chikungunya. 

Plan anti-dissémination de la dengue et du chikungunya en Métropole :

Le « plan anti-dissémination de la dengue et du chikungunya en Métropole » prévoie différents niveaux de surveillance et d’alerte :
Vert : (stade 0-a) c’est l’état normal d’une situation  ou rien de particulier n’est à déclarer, mais le dispositif de « veille sanitaire » permanent est en place, organisé autour des Agences Régionales de Santé et qui permet de détecter tout cas significatif, le plus rapidement possible.
Jaune : Un dispositif supplémentaire de veille est mis en place dans certains départements, en général motivés par la crainte d’une menace particulière. Il s’agit d’un dispositif de surveillance entomologique qui prévoie :

–  l’identification de zones sur une carte territoriale, sur lesquelles des observations sont effectuées sur le terrain tout au long de la saison et qui permettent de voir évoluer la présence de gites larvaires. Dans ces zones, on observe des gites naturels mais on installe aussi des pièges pondoirs.

–  des équipes mobilisées pour faire ces observations et les analyser
Orange (stade 0-b): Le moustique Tigre a été intercepté (et authentifié) de manière ponctuelle. On ne peut pas encore dire s’il est implanté durablement ou s’il va pouvoir disparaître.

Rouge (Stade 1): le moustique Tigre est « implanté et actif ». Cette espèce en effet a la capacité de s’adapter aux conditions hivernales rigoureuses de certaines de nos régions, et peut assez rapidement réapparaître  chaque année, avec les beaux jours

Pourpre (Stade 2): cette couleur est réservée pour les départements où un ou plusieurs des cas de maladies « autochtones » (dengue ou chikungunya) sont recensés, avec plusieurs stades, propres aux phénomènes épidémiques
Stade 2-  cas isolé
Stade 3-  cas de foyer épidémique (à partir de 2 cas déclarés, groupés dans le temps et l’espace)
Stade 4-  cas de plusieurs foyers humains distincts et autochtones
Stade 5-  cas de répartition diffuse de cas humains autochtones au-delà des foyers déjà individualisés.

A chaque cas correspond un dispositif de réponse proportionnelle, qui prévoie dans les territoires concerné:
–  des procédures accélérées de détection de cas suspect
–  des procédures de déclaration accélérée des cas avérés
–  des actions d’information et d’alerte vers les professionnels de santé
–  des dispositifs éventuels de désinsectisation coordonnés par les préfectures dans les périmètres concernés
–  des actions de communication auprès du grand public, graduelles selon la proximité avec les cas déclarés.

C’est grâce à la performance de ce type de dispositif que les autorités sanitaires et les organismes en charge de la surveillance ont pu préserver jusqu’à maintenant la Métropole de ces menaces d’épidémie.

Moustique tigre : comment le reconnaître ? – ce qu’il faut savoir sur lui

L’AedesAlbopictus est plus petit qu’une pièce de 1 cent (il ne mesure que quelques millimètres), il a un vol assez lent et il est facile à écraser en vol. Vu de plus près, on distingue qu’il est noir avec des rayures blanches sur les pattes et sur l’abdomen, ce qui lui vaut son surnom de moustique tigre (on aurait dû l’appeler moustique zèbre, mais il perdait sa connotation dangereuse.

Habitué dès son origine asiatique à naître dans des petits gites (plantes retenant l’eau), il a pu aisément coloniser toutes sortes de gites larvaires accidentels que lui propose l’environnement urbain et péri-urbain : coupelles sous les pots de fleurs, arrosoirs, vieux pneus, gouttières bouchées, etc…). La meilleure solution pour mieux s’en prémunir est de vider toutes ces petites « retenues d’eau » ou de les renouveler au moins une fois par semaine (cf article : http://vigilance-moustiques.com/moustiques-en-france/comment-se-proteger/)

Venu d’Asie, le moustique tigre est d’une adaptaabilité hors du commun, ce qui lui a permis de coloniser 60 pays dans le monde, et de faire partie des 10 espèces les plus invasives au monde (source signalement-moustique.fr).

Taille moustique tigre